Le chalet Laubeuf
François Laubeuf était un entrepreneur de travaux publics qui s’établit en 1836 à Chatou au numéro 15 de la rue Casimir Perrier et plus tard au numéro 15 de l’ancienne Rue Sous-Bois, aujourd’hui Rue François Laubeuf. Sous le deuxième empire, il travailla pour les chemins de fer de l’Ouest, ainsi qu’à la construction de l’asile impérial du Vésinet. Laubeuf fut aussi brièvement maire de Chatou durant la guerre franco-prussienne : emprisonné par les troupes prussiennes qui avaient découvert un dépôt d’armes dans l’Église, il fut épargné grâce à l’intervention du curé de Carrières-sur-Seine. Après la guerre il œuvra à la rénovation de l’Église de Notre-Dame de Chatou.
Il semble que les claquements provenant des ateliers de Laubeuf aient marqué Maurice Ravel qui empruntait souvent la Rue de Saint-Germain (aujourd’hui boulevard Foch) pour se rendre au Vésinet.
« [L’usine] est là pour souligner le côté mécanique de la construction de la musique faite des chaînons des motifs alternativement en ton majeur et en ton mineur, inlassablement répétés et reliés entre eux par toujours le même motif d'introduction. L'usine qui nous a servi de type se trouve sur la route du Vésinet, quand on débouche du pont de Rueil. Ravel, quand nous passions par là en voiture, la désignait de son index dans un geste qui lui était familier et disait « L'usine de « Boléro », la plus espagnole et la plus arabe des usines du monde. » Ce côté mécanique ainsi pressenti dans le décor s'affirmera régler sur la musique même dans la danse à mouvement de chaîne indiquée dans le livret. » (Le Boléro de Ravel est entré à l’Opéra, Le Figaro, 12 janvier 1942.)